Habitué aux horaires stricts dans un bureau calme et personnel, à la hiérarchie verticale et à l’exercice de négociation façon « joutes verbales », travailler en Suède peut s’avérer devenir une expérience déroutante pour un Français fraîchement arrivé dans une entreprise suédoise. Alors, en tant que Français dans une boîte suédoise, qu’est ce qui change ?
Une hiérarchie plate
Les structures d’organisation plates en entreprise sont assez répandues en Suède et contrastent avec le management à la française. Il est important de connaître l’histoire de la Suède pour comprendre son modèle et sa politique d’entreprise. En Suède, l’entreprise jouit le plus souvent d’un management démocratique, sans hiérarchie apparente où la communication professionnelle circule de manière informelle grâce à l’espace de travail ouvert. L’organisation y est horizontale et l’autorité dans le groupe se présente comme le concentré des compétences de celui-ci. Le chef en est un élément moteur. Les décisions se prennent en groupe dans la sacro-sainte culture du compromis, en évitant les conflits. Pas de discours superflu, on va à l’essentiel.
Malgré sa position, le chef suédois ne bénéficie d’aucun passe-droit et chaque employé est écouté, ses idées prises en considération. Les élites n’ont pas le monopole du pouvoir de décision. De plus, l ‘équilibre entre vie privée et vie professionnelle est très important. Travailler depuis son domicile est assez répandu en Suède, surtout lorsque l’on doit vabber, c’est-à-dire s’occuper de son enfant malade à la maison.
Des entreprises sans patron !
Certaines entreprises vont encore plus loin et suppriment le patron. C’est le cas de Crisp, une start-up suédoise de consulting informatique de Stockholm, qui n’a ni chefs ni PDG, et ça marche ! Les 40 consultants auto-entrepreneurs indépendants gèrent ensemble leur entreprise, sans titre ronflant ni pyramide hiérarchique.
Fondée en 1999, Crisp, après avoir testé différents systèmes d’organisation traditionnels, a finit par conclure que la présidence et la direction de l’entreprise par un patron ne se justifiait pas. Chez Crisp, trois fois par an, lors de kick-off formation de quatre jours pour l’ensemble du personnel, on décide ensemble des nouvelles orientations de l’entreprise commune. Le conseil d’administration, uniquement composé de membres du personnel, existe juste pour satisfaire aux obligations légales. L’initiative personnelle et l’autonomie des consultants sont le moteur de Crisp, qui a un personnel impliqué et très motivé.
Et vous, regrettez vous votre ancienne structure d’entreprise ?
En abolissant totalement l’ancien modèle hiérarchique, l’entreprise » libérée » entraîne aussi parallèlement des effets pervers ! : » Les risques psychosociaux des nouvelles structures organisationnelles des entreprises » : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/ergonomie-au-poste-de-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=164&dossid=581