Dès la fermeture des bureaux de vote à 20h, les premières estimations confirmaient le match serré que les sondages avaient anticipé ces derniers mois. Les sociaux-démocrates font leur pire élection mais ils restent à la tête du classement et le premier parti suédois. Le tremblement de terre dont certains parlaient n’a pas eu lieu : les modérés se placent en deuxième position et les démocrates suédois en troisième position. La question de la formation du gouvernement ne sera résolue que dans quelques semaines.
Résultats pour le Riksdag
À la sortie des urnes, les premières estimations donnaient le bloc de droite gagnant avec 141 mandats contre 140 mandats pour le bloc de gauche — et plaçait même le parti d’extrême-droite SD en deuxième position.
Mais plus tard dans la soirée, après le décompte des voix des 6 004 districts, la balance bascule légèrement de l’autre côté, et M dépasse SD. Le bloc de gauche totalise enfin 40,6 % avec 144 mandats au Riksdag et le bloc de droite (sans SD) 40,3 %, avec 143 mandats. SD obtient 62 mandats.
D’où viennent les voix des Sverigedemokrater ?
Il est clair que la crise migratoire des dernières années a incité certains Suédois à voter SD qui, en 2014 avait obtenu 12,86 % des voix, contre 17,6 % cette année. 19 % des voix de SD viendraient d’anciens électeurs de S, 18 % de M, 3 % de KD, 2 % de C et L chacun, et 1 % de V et MP chacun.
Quel gouvernement ?
Aucun des blocs traditionnels n’obtient la majorité. Les négociations vont battre leur plein afin de former un gouvernement qui tienne le coup pendant quatre ans, jusqu’aux prochaines élections. Aucun des partis ne souhaite coopérer avec SD, il n’est donc pas impossible qu’on voit des coopérations au-delà de la délimitation gauche/droite. Tous les partis du bloc de droite Alliansen s’attendaient à ce que l’actuel premier ministre Stefan Löfven démissionne, mais il a annoncé cette nuit qu’il gardait son poste jusqu’à la réouverture du Riksdag dans deux semaines. Il va sans dire que les négociations vont aller bon train d’ici là. Löfven a déclaré que cette nuit d’élection était la fin de la politique de blocs.
Résultat en % Changement par rapport à 2014 Nombre de mandats au RIksdagen
Socialdemokraterna (S, Sociaux-démocrates) 28,4 % -2,8 101 (-12)
Vänsterpartiet (V, Parti de gauche) 7,9 % +2,2 28 (+7)
Miljöpartiet (MP, Parti des Verts) 4,3 % -2,4 15 (-10)
Moderaterna (M, Modérés) 19,8 % -3,5 70 (-14)
Centerpartiet (C, Parti du Centre) 8,6 % +2,5 31 (+9)
Liberalerna (L, Libéraux) 5,5 % +0,1 19
Kristdemokraterna (KD, Chrétiens-démocrates) 6,4 % +1,8 23 (+7)
Sverigedemokraterna (SD, Démocrates suédois) 17,6 % +4,7 63 (+13)
À la réouverture du Riksdag, les nouveaux députés voteront pour ou contre le maintien du premier ministre actuel. Si plus de la moitié vote contre, le gouvernement actuel devra démissionner. Talmannen, le président du Riksdag, dont le poste devrait revenir à un·e élu·e de S (puisqu’ils sont le premier parti politique) discutera avec les président·e·s des différents partis politiques et les trois vice-présidents du Riksdag, pour ensuite choisir un candidat qui devrait faire l’unanimité au sein du Riksdag. Le nouveau premier ministre présentera ensuite son gouvernement.
Le Riksdag n’a jamais voté contre les propositions d’un talman ; dans le cas où les députés désavoueraient trois fois les candidats au poste de premier ministre, de nouvelles élections seraient déclarées et auraient lieu dans les trois mois.
Voici ici un petit film qui explique la formation d’un gouvernement suédois.
Sur cette page, vous pouvez consulter différentes statistiques et analyses des résultats des élections.
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