La Suède vous attire : la qualité de vie ++, un généreux congé parental, pas de grève des transports et des boulettes de viande à volonté. Avant de faire vos cartons et rejoindre les quelques 8 000 Français déjà installés, prenez le temps de vous familiariser avec le marché de l’emploi et d’évaluer vos chances d’insertion. Voici quelques éléments en cinq questions :
1. Quel est le climat économique actuel ?
La Suède, avec une croissance de 3 % entre 2014 et 2018, bénéficie d’une conjoncture économique favorable. Cependant, dans son dernier rapport, Arbetsformedlingen (l’agence nationale pour l’emploi) prévoit un ralentissement de l’activité pour 2019-2020, et une augmentation du nombre de chômeurs (de 6,4 % en 2018 à 6,7 % en 2020).
Le taux de chômage des étrangers est nettement supérieur à celui des Suédois : 15,4 % contre 3,8 %, due notamment à l’arrivée massive d’immigrés en 2015. Ce taux est heureusement en baisse au fur et à mesure de l’intégration des nouveaux arrivants dans la société suédoise.
2. Quel niveau de diplôme faut-il avoir ?
Le taux d’embauche des Suédois a atteint son maximum. Le pays doit donc faire appel à la main d’oeuvre étrangère pour remplacer ceux partant à la retraite et pourvoir les créations de postes. Selon Arbetsformedlingen, certains secteurs comme l’éducation, la formation et la santé vont être totalement dépendants des compétences étrangères dans le futur.
Pour Olle Ahlberg, analyste à l’Agence pour l’Emploi, les personnes ayant au moins le bac ou ayant fait des études supérieures ont de plus grandes chances de trouver un poste stable. La demande pour ce type de profil est constante et en progression. Les travailleurs sans qualification ou peu qualifiés prennent des risques ; les femmes immigrées sans formation sont les plus vulnérables.
3. Quels sont les secteurs d’activité qui recrutent ?
Arbetsformedlingen évalue chaque année 200 professions et identifie celles à forte demande. Les secteurs de l’éducation, de la santé et du bâtiment seront les plus en peine de main d’oeuvre. Pour certains métiers, des équivalences de diplômes ou une traduction de vos certificats peuvent vous être demandées, mieux vaut se renseigner avant de partir.
Professions en manque de main d'oeuvre en Suède
Professions requérant des études supérieures | Professions requérant une autre formation |
Ingénieurs et techniciens dans l'exploitation minière et la métallurgie | Chefs cuisiniers |
Médecins | Maçons |
Développeur de logiciels et de systèmes informatiques | Aides-soignantes |
Travailleur social | Chaudronnier de construction |
Analyste des demandes d'aide financière | Tôliers-chaudronniers |
Infirmières en psychiatrie, gériatrie, pédiatrie, radiologie | Mécaniciens automobile et poids lourds |
Infirmières de services d'urgence, de salles d'opération et de district | Conducteurs de poids lourds |
Éducateurs spécialisés | Monteurs en isolation thermique |
Ingénieurs en bâtiment et travaux publics, électronique et télécommunication | Carreleur |
Ingénieurs en bâtiment et en technique de bâtiment | Installateurs |
Architectes informatiques | Monteurs en CVC |
Ingénieurs en CVC | Couvreurs / Zingueurs |
Assistants maternelle | Travailleur en béton |
Professeurs de collège | Charpentiers / Menuisiers |
Peintres en bâtiment |
|
Fabricants d'outils |
|
Travailleur du bâtiment et des travaux publics |
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Poseurs de revêtements de sol / Carreleurs |
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Technicien en automatisation et contrôle |
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Secrétaires médicaux |
Si votre métier ne figure pas dans la liste, cela ne signifie pas que vous ne trouverez pas de travail, mais que cela sera plus difficile et pourra prendre plus longtemps. Les secteurs saturés sont ceux de la communication, du journalisme et de la culture.
4. Faut-il parler suédois ?
Il est possible de vivre et travailler en Suède si vous maîtrisez l’anglais : il est compris et parlé par une grande majorité de la population. Certaines entreprises (notamment celles qui sont internationales ou qui jouent la carte de la diversité) l’utilisent comme langue de travail. Pour tous les métiers de ‘relation’ (éducation ou santé par exemple), parler suédois est essentiel.
Dans tous les cas, votre intégration sera bien plus facile et vos chances d’être embauché(e) bien plus grandes si vous apprenez le suédois. Vous pouvez vous y mettre dès maintenant ! (Re)lisez notre article.
Si vous ne parlez que français… restez en France ou commencez par apprendre une des deux langues.
5. Combien de temps faut-il pour trouver un travail ?
Il n’y pas de réponse précise à cette question, de trop nombreux paramètres sont à prendre en compte. Cependant, le marché du travail suédois est opaque. Entre 70 et 90 % (selon les sources) des postes sont pourvus par relation et non par annonce. En plus de répondre aux offres d’emploi, il vous faudra tisser des liens professionnels et créer votre réseau sur place.
Pour un premier emploi, il n’est pas rare d’être plus d’un an en recherche active avant de décrocher un poste permanent. De nombreux expats doivent accepter des ‘petits’ boulots et/ou faire du bénévolat en attendant une situation stable.
L’embauche ‘par relation’ ne favorise pas l’insertion des étrangers. Une étude du Sociological Science Journal démontre que la Suède est un des pays où il est le plus difficile de décrocher un entretien d’embauche si le candidat est perçu comme non-européen (seule la France obtient un plus mauvais score…).
En résumé, la Suède offre de bonnes opportunités d’embauche pour les travailleurs étrangers diplômés parlant au minimum l’anglais (au mieux le suédois). Si votre métier est dans le top des secteurs en demande, votre temps de chômage sera raccourci. Dans tous les cas, armez-vous de patience et de persévérance (et assurez-vous d’avoir assez de réserves financières) le temps de gagner la confiance de votre futur employeur.
Si vous travaillez en Suède, n’hésitez pas à partager votre expérience.
Bon courage à tous !
Sources et plus d’information :
- France diplomatie
- Arbetsformedlingen (Agence nationale pour l’emploi)
- Information Sverige
- Si vous n’êtes pas ressortissant européen : Migrationsverket
- Si vous avez besoin d’un coup de pouce avec un coach de carrière : contactez-moi !
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