Jacqueline Marval à Millesgården

Le musée Millesgården accueille actuellement une exposition unique sur Jacqueline Marval (1866-1932) qui vous fera découvrir un monde fascinant aux multiples facettes et un talent artistique que peu de gens connaissent. Marval était à Paris avec Matisse, Derain, Picasso et Denis lorsque s’écrivait l’histoire de l’art et que surgit le concept de fauvisme. Longtemps oubliée de l’histoire, c’est la toute première fois qu’une retrospective de son oeuvre est exposée de manière posthume à l’international, une exposition à ne pas rater !

©Yanan Li

Fauvisme Feminisme Flamboyance

Jacqueline Marval fait partie des artistes françaises colorées qui ont trouvé leur place sur la scène artistique parisienne au début du 20e siècle. Elle expose alors aux côtés d’icônes telles qu’Henri Matisse, Pablo Picasso, Jean Cocteau et Maurice Denis.

©Noémie Green
©Noémie Green

Avec des couleurs vives et des coups de pinceau libres, Marval représente des femmes, souvent nues, et souvent inspirées d’elle-même comme muse et modèle, un geste audacieux d’une femme au tournant du siècle dernier. Saluée par ses contemporains et décrite par le critique d’art et poète Guillaume Apollinaire comme « l’une des artistes les plus remarquables de notre époque », elle a participé à d’innombrables expositions en France et à l’international.

©Noémie Green

Dans la galerie d’art de Millesgården sur l’île de Lidingö, dans le cadre d’une exposition rétrospective, la première depuis 1987 et la toute première hors de France, les visiteurs sont accueillis par une cinquantaine d’œuvres couvrant le parcours artistique de Jacqueline Marval.

Genèse du projet

Il y a deux ans, le nom de Jacqueline Marval a attiré l’attention de Millesgården. « Son nom est apparu dans la lignée d’artistes français célèbres tels qu’Henri Matisse, Pablo Picasso et André Derain et nos recherches ont conduit au Comité Marval à Paris, qui a passé 40 années à acquérir ses œuvres », déclare Thérèse Dyhlén, PDG par intérim et directrice du musée Millesgarden. « Nous sommes fiers de pouvoir présenter un art intéressant et important du début du 20e siècle que peu de gens connaissent ».

©Yanan Li
©Yanan Li

« C’est avec grand plaisir que nous présentons Jacqueline Marval au public suédois. Grâce au musée Millesgården, nous pouvons désormais nourrir son talent artistique et veiller à ce qu’elle retrouve le la reconnaissance internationale qu’elle avait avant sa mort », annonce Camille Roux dit Buisson, Directrice du Comité Jacqueline Marval

Un art aux multiples facettes

L’exposition montre un art aux multiples facettes et fascinant réunissant une cinquantaine de tableaux, ainsi que des œuvres sur papier et archives exclusives. Elle retrace l’histoire de l’artiste de ses débuts en 1895 jusqu’à sa mort en 1932 et présente des œuvres historiques comme son autoportrait nu de 1900, “Odalisque au Guépard”, qui la fit remarquer par Ambroise Vollard et lança sa carrière.

©Noémie Green

Montrant l’influence de l’artiste sur son environnement, cette rétrospective retrace sa vie et son parcours, de sa renaissance parisienne à la fin de sa vie, montrant les axes majeurs de son œuvre (autoportraits, réappropriation de son image, du sujet du nu féminin, des odalisques, Biarritz, ses nombreux bouquets…), ainsi que des thématiques abordées en ce moment et jusqu’au mois d’avril via ses œuvres exposées au Petit Palais (Paris de la Modernité) : les années de guerre ou encore ses décors du Théâtre des Champs-Élysées.

À propos de Jacqueline Marval

© Albert Harlingue Roger Viole- 1920

Jacqueline Marval est née Marie-Joséphine Vallet en 1866 près de Grenoble en France. Elle se forme pour devenir enseignante, se marie et a un fils qui meurt à seulement six mois. La mort tragique de son fils affectera le reste de sa vie. Elle abandonne alors son ancienne vie, divorce, s’installe dans le quartier des artistes de Montparnasse à Paris et prend le nom de Jacqueline Marval (Mar+Val de son ancien nom) et gagne sa vie comme couturière et brodeuse.

Marval commence à s’associer avec des artistes tels que Pablo Picasso, Henri Matisse, Kees van Dongen, Albert Marquet et Tsuguharu Foujita. Elle commence à peindre, autodidacte, libre, flamboyante et spontanée, et la galeriste Berthe Weill, mécène renommée et assidue des femmes artistes, expose son travail de 1902.

Au Salon d´automne de 1905, où Marval expose en même temps que, entre autres, Matisse, les visiteurs ont été choqués par un tableau aux coups de pinceau sauvages et vivants non dissimulés et des couleurs expressives non mélangées et un critique les a appelés les fauves. Le terme fauvisme était né !

Comme son ami artiste Matisse, elle laisse la couleur être le motif, la libère de son rôle descriptif et la laisse transmettre des émotions. De manière récurrente dans la peinture de Jacqueline Marval, nous retrouvons des traits du visage familiers ; de son visage. On les retrouve non seulement dans les autoportraits mais aussi dans les représentations d’odalisques et autres Les figures. Elle est sa propre muse et représente souvent le corps féminin sans idéalisation ni embellissement, libre et avec un regard différent que celui porté par les hommes.

©Noémie Green

Marval ne souhaitait pas exposer en tant que femme artiste et a souvent refusé des propositions dans lesquelles elle était prise en considération pour son genre et non pour son art. 

L’une des œuvres de Marval a été présentée à l’Armory Show en 1913, la célèbre exposition où l’art contemporain européen a été présenté pour la première fois à New York. La même année, elle a reçu la prestigieuse commande de huit panneaux pour le nouveau théâtre du Théâtre des Champs-Élysées, l’un des premiers bâtiments Art Déco d’Europe.

Dans les années 1920, elle découvre la vie balnéaire branchée de la station balnéaire de Biarritz grâce au couturier révolutionnaire Paul Poiret. Sur la toile, elle colle des plages de sable baignées de soleil, le clapotis des vagues et la foule de gens se détendant en maillots de bain noirs.

©Yanan Li

Dans certaines œuvres, elle laisse le la lumière dominer et laisse se détacher baigneurs et parasols comme de petits points noirs sur la toile. 

©Nicolas-Roux-dit-Buisson

En bord de Seine, au 19 quai Saint Michel, elle habite à côté de Flandrin, Marquet et Matisse.Des bouquets de fleurs voyants sur fond de Notre-Dame et des Parisiens en promenade se forment motifs dans les dernières années de la vie de Marval. Elle meurt d’un cancer le 28 mai 1932, à l’âge de 65 ans.

©Nicolas-Roux-dit-Buisson

Où ? 

Dans la galerie d’art du Millesgården Museum, Carl Milles väg 2, 181 50 Lidingö

Quand ? 

L’exposition Jacqueline Marval – Fauvisme Féminisme Flamboyance se déroule du 10 février 2024 et 19 mai 2024

Prix ?

Adulte: 170 SEK
Enfant 0-18 år : entrée gratuite
Étudiant : 140 SEK
Groupe (min. 10 pers.): 140 SEK.
Carte annuelle : 300 SEK

Plus d’info ? Ici

A propos Noemie G 43 Articles
Maman de deux franco-suédoises, j'ai à coeur de mettre à profit mon expérience et de partager mes impressions sur la Suède, conseils et idées de sorties !

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