L’exposition Hem x 6, c’est l’occasion unique de découvrir les six studios que l’Institut met d’ordinaire à disposition d’artistes ou de chercheurs venant de Suède.
Rapatriés mais nostalgiques ? Pas encore partis et impatients ? Que faire quand la Suède vous manque ? Partir à la recherche des rares coins de Suède à Paris ou à la rencontre des Suédois qui ont choisi de vivre en France. Direction l’Institut suédois et son exposition Hem x 6, à découvrir jusqu’au 13 octobre au 11 rue Payenne à Paris, dans le 3ème arrondissement.
Un lieu chargé d’histoire
L’hôtel de Marle, bâtiment historique du 16ème siècle, est acheté en 1965 par l’État suédois. À cette époque, le bâtiment est délabré et le quartier malfamé. Pourtant l’Institut suédois décide de quitter les Champs-Élysées pour la rue Payenne. Commencent alors d’importants travaux de restauration qui s’achèvent en 2019 avec la réhabilitation des appartements.
Ces appartements déclinent le concept suédois « Hem », à la fois maison et foyer. Ce mot évoque le nid douillet, confortable et protégé, que les Suédois passent tant de temps à aménager. En charge de ce projet rue Payenne, pas moins de quarante-cinq marques, organisations, institutions et designers.
De la recherche, de la praticité, et un zeste d’excentricité
Les noms des appartements sont évocateurs (Murmure de couture, Hommage à une icône, Une chambre à soi…) et le rendu est toujours soigné dans le moindre détail. On se croirait à une visite d’appartement destiné à la vente, avec les artichauts sur le plan de travail. C’est ça aussi la Suède : une mise en scène sophistiquée des intérieurs.
Pour autant, tout est fonctionnel, accueillant, adaptable. Des étagères modulables (StringFurniture, mais pas que) des tapis à l’épreuve de la vie (Kasthall), des lits douillets (DUX), des lampes chaleureuses (Wästberg) et des bureaux qui savent aussi recevoir des convives.
Heureusement, dans toute cette sagesse on trouve quand même des pièces (un peu) osées : un plafonnier surdimensionné (mais ton sur ton), une lampe évoquant le débordement de la pâte à Wasa ou une cuisine tapissée verte. Mention spéciale à la mansarde « Une philosophie de son intérieur » qui assume les couleurs vives et les motifs floraux chers à Estrid Ericson et Josef Frank.
Des grands noms et des collab
Ici ne se retrouve que la crème de l’ameublement suédois (ne parlez pas d’I..A). Chaque studio (entre 22 et 38 m2) est l’œuvre d’une collaboration et possède sa propre âme. Parmi les grands noms : Färg & Blanche (studio de design) et l’entreprise Gärsnäs invitent à la détente dans de confortables et élégants fauteuils cousus directement sur le bois. Anna Kraitz (designer) et l’entreprise Carl Malmsten AB — dont la collaboration sera à l’honneur au Nationalmuseum de Stockholm d’octobre à février — réutilisent des motifs oubliés de Carl Malmsten pour créer des imprimés fleuris doux et accueillants.
Après la (re)découverte des icônes, on apprécie aussi le travail de la future génération : neuf alumnis (anciens étudiants) du Beckmans College of Design Stockholm et cinq étudiants du Paris College of Art sont parvenus à harmoniser avec talent les éléments historiques (plafond peint de type médiéval), le mobilier historique de l’Institut (chaises Eva de Bruno Mathsson) et leurs créations, d’audacieuses lampes champignons et un sculptural miroir d’acier.
Informations pratiques
Quand ? Jusqu’au 13 octobre 2019, du mercredi au dimanche entre 12h et 18h. Inscriptions au guichet (groupes de 8 personnes maximum) puis rendez-vous dans la cour pour la visite guidée (obligatoire). Horaires susceptibles d’évoluer. Voir ici.
Où ? 11 rue Payenne, Paris 3ème.
Combien ? Gratuit
Bon à savoir : incroyable mais vrai, l’Institut suédois n’est pas « accessible ». Ni aux fauteuils roulants ni aux poussettes (même pas de parking à poussettes !) L’accès aux chambres se fait par des escaliers étroits.
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