À l’approche de l’été, les vins rosés font leur grand retour. Nous quittons cette fois-ci les rivages méditerranéens pour le terroir septentrional de la Champagne, découvrez avec nous la magie du rosé à la mode champenoise !
Article destiné à un public âgé de plus de 25 ans.*
Ne représentant qu’environ 10 % des ventes de champagne, un chiffre qui a cependant doublé en quinze ans, le champagne rosé est un produit élégant et quelque peu confidentiel. Penchons-nous tout d’abord sur ses particularités.
Le rosé, un mélange de vin blanc et de vin rouge ?
Si vous pensez que votre traditionnel rosé de Provence est un simple mélange de vins rouge et blanc, vous vous trompez ! Seule l’appellation champagne rosé autorise de procéder par assemblage entre vins rouges – le plus souvent issu du cépage pinot noir – et vin blanc.
Les autres appellations françaises de vins rosés doivent passer par des méthodes plus complexes comme le rosé de pressurage (les grappes sont directement pressées) et le rosé de saignée (pour lequel les raisins sont encuvés comme pour élaborer un vin rouge mais avec une durée de macération très courte).
Les producteurs champenois procèdent à 95 % par assemblage car cette méthode est plus simple et permet d’obtenir une couleur constante. On trouve cependant de splendides champagnes rosés de saignée qui sont en général plus puissants et se signalent par une couleur plus foncée.
Saviez-vous que le champagne rouge existait jusqu’à son interdiction dans les années 1880 et que c’est à la Veuve Clicquot qu’on doit la méthode du rosé d’assemblage au début du XIXème siècle ?
Pour l’anecdote, il existe aussi une AOC de vins rosés tranquilles en Champagne, le méconnu mais étonnant Rosé des Riceys.
La maison André Bergère, tradition et innovation
Nous vous présentons la maison familiale André Bergère fondée en 1949 et située à Épernay.
À la tête d’un domaine de 65 hectares, André et Brigitte ont passé la main à leurs enfants Adrien et Annaëlle (les « A » de A.Bergère) pour élaborer une belle gamme de champagnes incluant des cuvées millésimées et parcellaires.
Bien que situé sur le terroir de Fèrebrianges à l’extrémité de la Côte des blancs, c’est-à-dire en terre de chardonnay qui constitue 70 % des vignes du domaine, ce dernier est complété par 20 % de pinot noir et 10% de pinot meunier.
Tenant à rappeler qu’un beau champagne est avant tout le fruit de l’assemblage de vins de qualité, Adrien Bergère élabore et commercialise des vins tranquilles rouge et blanc sous l’appellation « Côteaux champenois ».
Le domaine a découvert en se penchant sur ses vins tranquilles que la filtration conduisait à une perte de matière et, in extenso, à un appauvrissement de la complexité des vins. Du coup, la décision fut prise de ne plus filtrer le champagne rosé.
Trois hectares sont conduits en agriculture biologique et constituent un intéressant terrain d’expérimentation. Le domaine est par ailleurs engagé dans une démarche de certification HVE (Haute Valeur Environnementale) mais procède depuis longtemps à un usage « ultra-raisonné » des produits phytosanitaires.
Autre spécificité de la maison, 30 % des vins passent en fût de chêne et d’acacia. Ici, ce ne sont pas les notes boisées qui sont recherchées mais la micro-oxygénation permise par les fibres du bois.
Bref, le domaine André Bergère est une belle synthèse entre tradition et innovation : la curiosité et l’expérimentation y ont la part belle pour préparer l’avenir, par exemple, en plantant des vignes de petit meslier pour faire face au réchauffement climatique. Ce cépage historique méconnu mais toujours autorisé en Champagne connaîtra peut-être ainsi à nouveau son heure de gloire…
Le Champagne brut rosé de la maison André Bergère en dégustation
Composé à 90 % de chardonnay complété de 10 % de pinot noir, ce champagne rosé offre une jolie robe rose saumonée aux reflets orangés d’une belle luminosité permise par la bouteille transparente, traditionnelle pour mettre en valeur les champagnes rosés.
Au nez, les fruits rouges – on pense tout de suite à une belle fraise acidulée tout juste coupée en deux – sont la signature du pinot noir mais le chardonnay ne s’efface pas pour autant. Il est intéressant de noter que ce cépage se taille la part du lion de cet assemblage avec 90 %, ce qui est inusuel en Champagne où les rosés font d’habitude la part belle aux pinots noir et meunier.
En bouche, le dosage léger de 7g/litre (tout juste un gramme au-dessus d’extra-brut) signe un style sec mais sans excès avec une jolie structure et une finale fraîche sur des notes de cerise et de groseille. La bulle est fine et abondante.
Que servir avec ce Champagne ?
Il saura très bien se suffire à lui-même à l’apéritif mais fera honneur à du saumon fumé ou des crevettes fraîches (mais pas fumées), ou bien encore des desserts aux fruits rouges. Pour les plus audacieux, la maison Bergère propose l’alliance avec un fondant au chocolat !
Attention à la température de service, les 4°C de votre réfrigérateur vont « anesthésier » le champagne. Sortez la bouteille du réfrigérateur quinze minutes avant dégustation pour qu’elle remonte un peu en température, environ 8°C.
Où l’acheter ?
Chez Systembolaget (467 kr). Ce champagne fait partie du beställningsortiment (l’assortiment sur commande) de Systembolaget et ne se trouve pas en boutique. Il suffit de le commander par Internet ou auprès d’un employé dans n’importe lequel de leurs magasins pour qu’il soit livré gratuitement au Systembolaget de votre choix quelques jours plus tard. Il est aussi possible de se faire livrer à domicile contre paiement des frais de port.
* Conformément à la alkohollagen suédoise kap. 7 §1 : Marknadsföring får inte rikta sig särskilt till eller skildra barn eller ungdomar som inte har fyllt 25 år. Lag (2019:345).
Soyez le premier à commenter