Après avoir chaussé ses premiers patins à 4 ans pour défier son grand frère, cette jolie brune parisienne ne les a plus enlevés. En tant que jeune sportive de haut niveau, elle intègre le pôle France Hockey féminin de Chambéry. D’entraînements en match, elle glisse, crosse en mains, jusqu’au championnat du monde de Vaujany en 2018. Avec sa médaille d’or, l’équipe de France féminine de hockey gagne des galons et rejoint la catégorie Elite, pour la première fois de son histoire. Remarquée parmi les joueuses ayant beaucoup œuvré pour cette victoire, la défenseure de l’équipe de France évolue maintenant à Stockholm, au grand club de Djurgården. Gwendoline Gendarme, une francaise en SDHL (Svenska Dam Hockey Ligan) — portrait.
La Suède en Kit : Pourquoi et comment es-tu arrivée en Suède ?
Je suis membre de l’équipe de France depuis 2009. Ma vie bascule lors des championnats du monde de hockey féminin de division 1A, l’équipe de France remporte le titre suprême et accède à la Top division des meilleures formations avec le Canada, les USA, la Finlande, la Russie et bien sûr la Suède. Pendant cette compétition, sous l’équipement tricolore du numéro 22, je me donne à fond, mes temps de jeu sur la glace sont intensifs, je soigne ma technique et défends activement ma ligne bleue : je charge, je bloque, j’attaque et contrôle le palet. Ma prestation est récompensée par le trophée de la meilleure défenseure du championnat du monde 2018.
Le responsable de Djurgården me repère et me contacte mi-juillet en m’offrant un contrat pro international à Stockholm. Pour mes parents, c’est un peu la panique : la grande fille de maman ne parle pas très bien anglais, mon papa boulanger s’inquiète de la qualité de la baguette suédoise, mais ils sont conscients que c’est la chance de ma vie. Je signe ! Avant de rejoindre la Suède, je démissionne de mon emploi de factrice, place mes chats en villégiature et laisse à mon compagnon la logistique d’expatriation. Je débarque mi-août à Stockholm, il fait beau. Avec 2 co-équipières, nous visitons la ville à vélo et découvrons les patinoires et notre centre sportif. L’administration du club m’aide à obtenir rapidement un personummer temporaire. Je suis logée, nourrie par le club DIF qui également m’alloue une rétribution modérée.
Mon copain arrive un mois plus tard. Les conditions financières du contrat d’une joueuse sont bien différentes de celles d’un joueur, mais cela me permet de vivre ma passion. Le niveau de jeu de DIF est excellent ; je progresse, j’affine ma technique, je sculpte mon corps à la salle de muscu, 350 kg à la presse à cuisses, j’ai besoin de cette puissance pour jouer. Le hockey sur glace est le sport collectif le plus rapide et équivaut à un sprint.
J’ai déjà une trentaine de match à mon actif en Suède. Les joueuses de hockey se relayent après 45 secondes hyperintenses sur la glace et alternent jeu et repos pendant les 3 périodes de 20 min que dure un match. Mon emploi du temps entre entraînements, match et déplacements me laisse la possibilité de travailler à mi-temps en journée, mon niveau d’anglais s’étant nettement amélioré, je recherche donc un job d’appoint. Mon compagnon technicien cycle, docteur des vélos, cherche aussi.
La Suède en kit : Où seras-tu et que feras-tu dans 5 ans/10 ans ?
Je suis l’une des quatre filles de l’équipe des Bleues à vivre de mon sport en Suède. Mon contrat DIF se termine en mars. Pour la prochaine saison, Suède, Suisse, France, je ne sais pas. Le hockey féminin est précaire, mais en équipe de France, je suis engagée jusqu’en 2022. Cette année, le championnat du monde 2019 aura lieu en Finlande, mais je rêve d’une qualification des Bleues pour les jeux olympiques de Bejing, ce serait une magnifique fin de carrière. Quant à l’après hockey, une reconversion dans le social me tente, on verra bien, mais d’abord Pékin 2022 !
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