On lui doit la réussite de l’organisation en amont du sommet franco-suédois du 31 juillet, pendant lequel, le premier ministre suédois Stefan Löfven, reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron, témoigne des excellentes relations diplomatiques entre la France et la Suède. Depuis juin 2017, ce jeune énarque, spécialiste et expert des questions liées à l’Afrique du Nord et au Moyen Orient, a posé ses valises diplomatiques et emménagé avec femme et enfants au Palais Broms, la résidence officielle de France en Suède. Voici le portrait de notre nouvel ambassadeur, David Cvach.
La Suède en Kit : Pourquoi et comment êtes vous arrivé en Suède ?
La Suède est un pays qui me fascine : ces dix dernières années, j’ai eu l’opportunité de travailler avec des diplomates suédois, j’apprécie beaucoup leur façon de fonctionner et d’œuvrer pour faire avancer des sujets comme la relance du processus de paix au Moyen-Orient, question sur laquelle la Suède est active. J’ai choisi la Suède, ce qui n’est pas très courant dans la vie d’un diplomate. En fait, j’y étais venu gamin en tournée scandinave avec ma chorale. J’avais adoré Stockholm, Uppsala, la nature suédoise, le calme serein qui s’en dégageait. J’ai envie de comprendre cette société pleine de paradoxes, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, son modèle social, son idéalisme et son pragmatisme, tout cela m’intrigue. Donc, après deux années intenses comme conseiller à l’Elysée, j’ai eu envie de passer un peu de temps en famille avec mes trois enfants. Depuis notre arrivée, on se balade souvent dans Stockholm, j’affectionne ces instants, comme un splendide coucher de soleil sur une plage de Lidingö cet été, ou la super visite effectuée en famille au Tekniska Museet.
Les relations franco-suédoises sont très bonnes, mais mon enjeu est de les développer et de les inscrire dans la durée, particulièrement au niveau économique, culturel et d’assurer la promotion de nos intérêts commerciaux. Nous avons un agenda commun autour des questions liées à l’innovation, la transition écologique, le réchauffement climatique, la finance verte. D’ailleurs ces questions seront à l’ordre du jour le 17 novembre à Göteborg, lors du sommet social européen organisé par la Commission Européenne, auquel participent la France et la Suède bien sûr.
Nous devons renforcer les relations bilatérales en surfant sur l’excellence de nos relations actuelles et je m’y emploie avec mon équipe. J’étais cet été à Almedal, le grand rendez-vous politique et économique suédois, avec mes homologues des ambassades d’Allemagne et du Royaume-Uni, lors d’un séminaire sur les thèmes européens organisé par Dagens Industri.
Côté culture, nous avons lancé la Nuit de la Philosophie, le 17 juin au Musée d’Art Moderne, pari osé qui a été un énorme succès. J’espère que cette manifestation perdurera. Personnellement, j’ai eu le grand privilège d’assister à un spectacle du grand chorégraphe suédois Mats Ek, décrypté et commenté spécialement pour moi par Nicolas LeRiche, ancien danseur étoile et nouveau maître de Ballet de l’Opéra Royal, un beau moment de danse et de culture suédoise.
Ça bouge beaucoup en ce moment en Europe : le Brexit, les pressions migratoires, la transition énergétique sont autant de sujets qui interrogent les européens que nous sommes, Suédois et Français. Nous devons travailler ensemble.
La Suède en kit: Où serez vous et que ferez vous dans 5 ans/10 ans ?
Aucune idée ! Nous alternons le plus souvent deux postes à l’étranger et une mission à Paris. Mes deux centres d’intérêt étant le Moyen Orient et l’Europe, peut-être que ma carrière oscillera entre ces deux univers.
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