Malgré son patronyme « nordique », Jean-Pierre expert en stratégies d’amélioration et management des établissements de santé, est un vrai parisien. Passionné par notre santé, sa prévention et son suivi et après 18 années au service de la santé publique en tant que consultant, il a choisi Stockholm, berceau de la tech à impact, pour innover et développer Closar AI pour notre bien à tous. Réconcilier et rapprocher patients et médecins par le partage des données de santé et améliorer le bien-être de ses contemporains, telle est la mission de Jean-Pierre Nordmann. Portrait.
La Suède en Kit : Pourquoi et comment es-tu arrivé en Suède ?
Après des études en économie, mon cursus en France a débuté dans le conseil de gestion stratégique au sein du secteur de la santé. C’est un domaine qui me tient à coeur, c’est passionnant, on compte beaucoup de médecins dans ma famille, dont ma maman qui est médecin du sport et dont je partage l’intérêt pour la prévention en matière de santé. J’arrive seul en 2021 à Stockholm pour suivre un MBA à la Stockholm School of Economics, ma famille me rejoint à l’été 2022 et c’est le début de notre grande aventure suédoise. Après quelques galères côté logement, 4 locations en deux ans, nous nous installons à Bromma, joli quartier résidentiel. Ma compagne, consultante, travaille à distance avec la France. Mes deux ainés sont scolarisés dans le système anglophone, mais le plus jeune intègre une förskola suédoise classique et devient rapidement le plus à l’aise dans la langue de notre pays d’adoption. Pour ma part, je jongle avec l’appli Duolingo, des cours privés et les cours de la SSE, j’ai déjà un niveau B1 et je vise le B2.
Je termine mon MBA en 2023 et participe au programme du fond d’investissement Antler, sur un projet innovant. Je travaille avec eux durant dix semaines pour constituer mon équipe, identifier mes besoins, naviguer dans la tech santé, élaborer le business plan de ce qui deviendra ma start-up. Bingo ! Le comité d’investissement m’accorde sa confiance et décide de financer mon projet à hauteur de 100.000 euros. Donc en 2024, ma société Closar AI est crée, c’est une AB, Aktie Bolag, et j’en suis salarié, ce qui me permet d’obtenir rapidement mon personnummer. En Suède, l’entreprenariat est facile d’accès, même pour un français. Le hub est très dynamique, il y a une vraie culture de soutien aux entreprises. Nous développons un logiciel qui permet aux patients de partager en temps réel les données « forme et santé » de leurs montres, bagues ou balances connectées concernant leur rythme cardiaque, leur sommeil, et même bientôt leur glycémie avec les professionnels de la santé, permettant ainsi aux médecins traitants d’assurer une surveillance particulière en continu au-delà des visites traditionnelles, du sur-mesure.
Même si la tech n’est pas un outil de diagnostique, grâce aux algorythmes, les millions de données captées au fil du temps, offrent une vue complète du profil- santé du patient, la détection précoce d’éventuels problèmes et leurs remédiation en amont, s’inscrivant ainsi directement et durablement dans une politique de prévention. Notre concept reçoit un accueil favorable de Ramsay Capio, le plus grand réseau de soins de santé d’Europe. D’autres acteurs majeurs du secteur hospitalier en Suède mais également en France, nous découvrent et nous adoptent, comme Prevent2care, l’accélérateur des startups de la prévention santé.
La Suède en Kit : Où seras-tu dans 5 ans ?
Je souhaite bien sûr développer Closar AI à l’international, m’implanter sur les marchés danois et norvégiens, proches de la culture suédoise en matière de suivi de santé et de prévention, en embauchant des programmateurs et techniciens pour enrichir les contenus, l’interface et le design. Pour ma situation personnelle, familiale et professionnelle, je pense garder un pied à terre à Stockholm et une base en France où j’ai beaucoup de réseaux.
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