Rikard Wolff était un artiste suédois hors-pair. Acteur et chanteur, qui plus est francophile, il vient de nous quitter à l’âge de 59, des suites d’une emphysème pulmonaire.
Un acteur
Né à Farsta, dans la banlieue de Stockholm en avril 1958, il grandit ensuite à Karlstad. Il intégre l’école de théâtre de Klara skolscen en 1978, puis l’école de théâtre de Malmö de 1984 à 1987. Il commence sa carrière professionnelle à Södertälje, au théâtre Vågspel. En tant qu’acteur, il se produit sur scène dans des rôles classiques (En attendant Godot, Hamlet, Richard III) mais aussi derrière la caméra, pour le petit et le grand écran : avec la trilogie Änglagård, dont il partage l’affiche avec Helena Bergström en 1992, 1994 et 2010, il gagne les coeurs des Suédois.
Un chanteur
En parallèle avec le théâtre, il fait également de la musique et voue une affection sans faille aux grands noms de la chanson française : Édith Piaf, Barbara et Jacques Brel, qui l’inspireront tout au long de sa carrière. L’album Min allra största kärlek (Ma plus belle histoire d’amour), en hommage à Barbara, contient une majorité de chansons traduites en suédois ; il l’a chante aussi sur la scène du Dramaten en 2000. Puis en 2004, encore au Dramaten, Édith Piaf avec l’album Chanson Suicide, et plus récemment Jacques Brel, en 2015, sur la scène de Kulturhuset Stadsteatern. Ces trois spectacles ont un point commun : une mise en scène intime, où les chansons et les récits de sa vie privée s’entrelacent pour ne faire plus qu’un.
Chevalier de la légion d’honneur
Le président François Hollande l’avait nommé chevalier de la Légion d’honneur en 2013, pour son engagement pour la musique et la culture françaises.
Rikard Wolff était un homme passionné, sensible, engagé, une des figures de la communauté LGBTI suédoise, qui manquera désormais beaucoup dans le paysage culturel suédois. Les suédophones pourront lire son autobiographie, Rikitikitavi, publiée en 2011.
Écoutez-le chanter Barbara, Piaf et Brel :
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