Les zones industrielles sont rarement des lieux où l’on aime se promener. Pourtant, il est un quartier dans la banlieue sud de Stockholm qui fait figure d’exception. Situé entre le lac de Magelungen, la forêt et le centre de Rågsved, Snösätra — ancien centre du punk suédois dans les années 1970 — est depuis quelques années devenu un carrefour entre la culture graffiti et les arts de la rue.
Une galerie d’art de la rue en plein air
En effet, depuis 2014, les graffeurs trouvent sans problème leur chemin à travers les jardins ouvriers du coin. S’offrent alors à eux des kilomètres de murs bruts en béton, brique et métal, entourant les diverses entreprises de construction et de recyclage qui louent l’espace à la ville de Stockholm. La ville a pour projet de faire de cette zone, autrefois malfamée et de mauvaise réputation, un quartier résidentiel.
Pour le moment, Snösätra connaît un moment de calme et surtout de renouveau grâce à cette initiative d’en faire un forum pour les arts de la rue.
Un festival annuel
Chaque printemps, le temps d’un week-end de mai, un festival est organisé au cours duquel de nombreux graffeurs rencontrent un public grandissant et varié. La route se borde alors de nombreuses voitures, quelques foodtrucks proposent des plats et des rafraîchissements, au son de musique électro.
Le lieu est accessible à n’importe quel moment de l’année : en effet, c’est ouvert 24h/24, 365 j/an et c’est gratuit !
Le festival Springbeat de cette année a rassemblé plus de 156 graffeurs, certains venant de France (tel Dams, Esper, Korny, Raphe, Slimer etc) et d’Angleterre (Captain Kris, Smiti Chell SP:Zero). Les organisateurs s’étaient efforcés cette fois-ci d’inviter plus de graffeuses que les fois précédentes (Emmilou et Kattis Karamell entre autres).
Les tendances 2017
L’art graffiti fait souvent un clin d’œil, plus ou moins espiègle, à l’art populaire, comme peut en témoigner un Grand Schtroumpf qui se permet de dresser ses majeurs, ou à la publicité, avec un tube de kaviar suédois géant.
Les oeuvres peuvent être très colorées, symétriques ou graphiques, comme chez Amor Por Dios, Sebbe Symmetri ou Julia Riordan…
… en noir et blanc, pour illustrer un thème plus sombre, comme nous le montre le squelette grandiose de Vegan Flava…
… ou encore hyper réalistes, tels les ballons argentés de Huge.
Enfin, une mention spéciale pour l’oeuvre coup de poing de Ironarts, un vrai manifeste féministe mettant en scène Pippi Långstrump (alias Fifi Brindacier, crée par Astrid Lindgren) peignant le symbole femelle, et défendue par lilla My (alias Jolimie, une des héroïnes des Moumines, créées par Tove Janson), armée de son lance-pierre. Girl power !
Les photos présentées dans cet article datent de mai. Étant donné le caractère inhérent éphémère de l’art du graffiti, il n’est pas impossible que certains murs soient repeints de temps à autre.
Plus de photos ici et là.
Comment s’y rendre
Prendre le Métro ligne verte en direction de Hagsätra, descendre à Rågsved, se diriger à gauche à la sortie de la station, traverser le parc de jeux, puis la rue Bjursätragatan, descendre ensuite le chemin piétonnier partant sur la gauche et menant aux jardins ouvriers, prendre sur la droite puis longer la prairie sur la gauche.
Française vivant en Suède depuis 1999 et travaillant dans le domaine culturel, je souhaite faire part de mon expérience et de mes connaissances de la société suédoise pour aider mes compatriotes à s'installer en Suède.
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